Nos conceptions binaires des corps, de la santé, de la guérison et des identités enferment nos façons de réfléchir nos transformations dans cette même binarité. La binarité est ancrée dans l’hégémonie blanche, coloniale, impériale et capitaliste. C’est une façon très réductrice de percevoir le monde en catégories binaires qui s’opposent, car comme nous le savons, bien souvent, une vision est priorisée au détriment de l’autre. Par exemple, la perception de la santé versus la maladie, les corps valides versus les corps ‘’à corriger’’, les corps gros versus les corps minces, les habitudes saines versus malsaines, ou encore la bonne alimentation versus la mauvaise alimentation.
Renforcer ces binarités, y adhérer et les reproduire revient à maintenir un statu quo et des formes de discriminations. Reconnaître des savoirs comme étant bons/mauvais, vrais ou faux diminue notre capacité à développer un raisonnement critique. Choisir de classer les gens dans ces catégories rigides, c’est les enfermer dans des cases trop étroites pour qu’iels puissent exister dans leur entièreté. Démanteler les perspectives binaires, c’est réfléchir à un monde plus juste et plus doux. C’est une nécessité. Il faut garder en tête que nos corps sont modelés par la génétique, les traumas, les privilèges, le travail, les moyens financiers, l’accès aux soins, les expériences qui nous précèdent et qui composent notre vie. Tous ces éléments font de nous des personnes uniques et notre corps en est la preuve (sur)vivante. Réfléchir un monde à l’extérieur de cette binarité, c’est offrir un espace de libération pour plusieurs d’entre nous. Qu’en dites-vous?
* cet extrait provient du guide pour un toucher inclusif qui sortira en décembre 2022. Procurez-vous votre copie en cliquant ici.
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